Adoption de Cartouche | Questions/remarques souvent entendues | Retour |
On ne choisit pas un chat comme on achète un pull sur
catalogue. D'ailleurs, contrairement au pull, le chat n’est pas un produit de
consommation qu’on peut jeter dans le premier refuge venu (dans le meilleur des
cas) dès qu’il devient indésirable. J’ai donc pris le temps de la réflexion.
Mon amour pour ces félins à la fois indépendants et attachants n’était pas à
mettre en doute. Mais les côtés pratico-pratiques de la cohabitation avec cet
être moustachu devaient être analysés pour ne pas se retrouver dans une
impasse. J'ai pris un mois de réflexion avant de franchir la porte du refuge
pour le voir en vrai.
Entrer
dans un refuge est troublant. L’accueil que
j’espérais chaleureux était plutôt froid,
réservé… dû à un de ces multiples
abandons qui
avait eu lieu dans la matinée. On m’a amené voir
les chats les moins sauvages,
me laissant un peu avec eux pour les câliner et voir si je
craquais pour l’un
d’entre eux. Mais pas de Cartouche. À ma demande,
c’est dans une chatterie de
9m² qu’on m’a conduit pour que je puisse
l’observer et tenter de l’approcher.
Perché en haut d’un chalet, nos regards se sont
croisés. Lui terrorisé, pour
moi le coup de foudre.
J’ai laissé passer presque 2 semaines avant d’aller adopter
Cartouche. Pour des raisons pratiques et aussi pour être sûre de mon
engagement. Les mises en garde du refuge concernant son côté
« sauvageon » et inapprochable ne m’ont pas freinée. Eux tenaient à
vérifier que Cartouche irait dans une famille adaptée et qui saurait lui
laisser le temps d’avoir moins peur. Ils m’ont fait confiance.
Quelque peu inquiète de savoir si le fauve avait été
attrapé, chose qui n’avait pas été réussie depuis 6 mois, j’ai poussé pour la 2ème
fois la porte du refuge. Il m’attendait, dans une caisse de transport. Miracle
d’après la directrice du refuge, le fauve s’était laissé faire…
Je l’ai amené chez moi. Terrorisé au début, il s’est vite
caché. Je lui ai laissé le temps, l’appelant et me montrant à lui plusieurs
fois par jour. Tentant des approches douces pour le rassurer, lui faisant les
petits yeux et jouant avec lui à l’aide d’une plume au bout d’un bâton. Au bout
d’une semaine, je pouvais le caresser quand il était par terre, et il
ronronnait. Deux semaines plus tard, il courait comme un fou dans l’appart
après des balles et des bouchons que je lui lançais.
Maintenant ? Il vit sa vie de chat bien dans ses
papounnes, câlin et joueur à souhait. Même dans des endroits qu’il ne connait
pas, il est plutôt relax. Comme chez le véto où il était tranquille sur la
table d’auscultation, ou chez mes parents où il se la coule douce en vacances.
Ses frères et sœurs aussi « sauvageons » que lui attendent encore une
famille qui voudra bien leur laisser le temps, qui comprendra qu’un chat ne s’apprivoise
pas mais que c’est lui qui nous apprivoise.
Quelques questions/ remarques souvent entendues :
Pourquoi font-il payer les chats (et les chiens), ça freine
les adoptions ?
Parce que payer 80€ pour un chat permet déjà de leur
rembourser une partie des frais vétérinaires engendrés (tatouage, vaccin,
stérilisation ou castration) et permet aussi de limiter les adoptions « coup
de cœur » qui généralement se terminent par un abandon. Si vous faites le
calcul, entre un chaton qu’on vous aura donné et un chat adopté, le prix est le
même. A condition de faire vacciner, tatouer et stériliser votre chaton. Pour rappel,
vaccination et tatouage sont obligatoires en France et à l'étranger et la stérilisation est fortement
recommandée.
Un chat venant de refuge est impossible à éduquer !
Pas moins qu’un chaton, au contraire ! En général les chats adultes ont déjà des bonnes habitudes. Ils sont propres et ne sautent pas partout, suivant le caractère de l'animal, bien entendu. Le personnel du refuge peut aussi vous orienter vers le compagnon qui correspondra le plus à votre mode de vie. Alors, oui, il faut généralement leur laisser le temps de s’habituer à leur nouvelle vie, mais qu’est-ce qu’une semaine ou un mois dans une vie ?